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Santé MentaleTravail

Fatigue ou burn-out ? Les signes qui ne trompent pas (et comment faire la différence)

Par Sarah Hellec | Publié le 28/07/2025

Fatigue ou burn-out : comment savoir où on en est vraiment ? On se sent fatiguée, à plat, parfois au bord des larmes. On rêve de dormir trois jours d’affilée… mais est-ce « juste » de la fatigue, ou est-ce qu’on est en train de glisser doucement vers un burn-out ? Entre surmenage temporaire et véritable épuisement, la frontière est mince — et souvent floue. Pourtant, les conséquences ne sont pas les mêmes. Apprendre à faire la différence, c’est déjà prendre soin de soi. Voici quelques repères simples et concrets pour savoir où vous en êtes et comment réagir. 

Fatiguée ou burn-out : quelles différences ?

La fatigue est une réaction normale du corps et de l’esprit après un effort. Elle peut être physique, mentale, émotionnelle, ou les trois à la fois. En général, elle disparaît avec du repos, une nuit réparatrice, un week-end au calme.

Le burn-out, lui, va bien plus loin. Reconnu par l’OMS comme un syndrome lié au stress chronique, il se manifeste par un épuisement intense, une perte d’intérêt pour ce qu’on fait, et un sentiment d’inefficacité généralisée. Il ne touche pas que le monde du travail : les parents, les aidants, les étudiants peuvent, eux aussi, en être victimes.

Les signes qui doivent vous alerter 

Voici quelques signaux à ne pas négliger pour distinguer une fatigue d’un burn out

En cas de fatigue « classique » :

  • Sensation de lourdeur en fin de journée
  • Difficulté à se lever mais capacité à fonctionner dans la journée
  • Humeur plus sensible que d’habitude
  • Envie de repos, de calme, de break

En cas de burn-out :

  • Fatigue permanente, même après une nuit complète
  • Perte de motivation, même pour les choses qu’on aimait
  • Sensation d’être inutile, incapable ou débordée en permanence
  • Troubles du sommeil fréquents (insomnies, réveils précoces)
  • Tensions physiques (maux de dos, migraines, troubles digestifs)
  • Isolement, crises de larmes, irritabilité constante

Si vous vous reconnaissez dans plusieurs de ces symptômes, il est urgent de ralentir — et de consulter un professionnel si besoin.

Pourquoi c’est si difficile de faire la différence entre un burn out et la fatigue ?

Parce que dans notre société, la fatigue est banalisée. On vit dans un monde qui valorise la performance, la disponibilité constante, la charge mentale bien gérée sans jamais flancher. On vous dira souvent « c’est normal, tu as trop de boulot » ou « ça ira mieux ce week-end », alors que votre corps crie stop.

Ajoutez à cela le syndrome de la bonne élève : celle qui veut tout bien faire, tout gérer, ne rien lâcher. Le risque, c’est de rester dans le déni trop longtemps, jusqu’à ce que le corps impose un arrêt brutal.

Comment s’auto-évaluer sans culpabiliser ?

Voici quelques questions simples à se poser pour y voir plus clair :

  • Est-ce que je me sens reposée après un week-end de repos ?
  • Depuis combien de temps est-ce que je me sens épuisée ?
  • Est-ce que je prends encore plaisir à ce que je fais ?
  • Est-ce que j’ai l’impression de perdre pied émotionnellement ?
  • Est-ce que je me sens efficace, ou en mode pilote automatique ?

Il existe aussi des auto-tests fiables, à retrouver sur les sites de l’INRS, de l’Assurance Maladie ou d’associations spécialisées. Mais rien ne remplace un avis médical : un médecin généraliste ou un psy pourra poser un diagnostic si nécessaire. 

Fatigue ou burn-out : que faire maintenant ?

En cas de fatigue passagère :

  • Écoutez vos besoins (repos, sommeil, calme)
  • Réduisez votre charge mentale autant que possible
  • Misez sur des micro-pauses quotidiennes (balade, méditation, respiration)
  • Parlez-en autour de vous, ne gardez pas tout pour vous

En cas de burn-out avéré ou pressenti :

  • Demandez un arrêt de travail si besoin
  • Prenez du recul sur vos priorités et vos limites
  • Faites-vous accompagner (psy, médecin, thérapeute…)
  • N’ayez pas peur de changer des choses dans votre quotidien : c’est un signal, pas un échec

Le plus important à retenir : on ne s’en sort pas seule, et on n’a pas à le faire seule.