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AnxiétéSanté Mentale

L’importance de la santé mentale dans la vie de tous les jours

Par Sarah Hellec | Publié le 14/07/2025

Pour certains, c’est un concept abstrait, difficile à cerner. Mais pour d’autres, c’est une épreuve quotidienne avec laquelle il faut apprendre à vivre. La santé mentale est un enjeu majeur de notre génération et touche 13 millions de personnes chaque année en France. Pourtant, ça reste un sujet tabou.

Santé mentale, une réalité silencieuse

Concrètement, la santé mentale, c’est cet équilibre essentiel qui nous aide à traverser les hauts et les bas du quotidien, à faire face aux défis de la vie, et à maintenir des relations saines. Mais en réalité, cet équilibre est mis à rude épreuve, souvent sans même s’en rendre compte. Il existe une multitude de facteurs auxquels l’être humain est confronté, impactant directement notre qualité de vie.

Et ces facteurs, nous sommes tous concernés. Aujourd’hui, le rythme effréné du quotidien, les pressions professionnelles, l’incertitude économique ou encore l’omniprésence des réseaux sociaux font grimper le stress en flèche. Résultat : une personne sur quatre souffrira d’un trouble mental au cours de sa vie. Mais c’est là toute l’importance de libérer la parole sur la santé mentale. Pourtant, en parler reste un tabou pour beaucoup. Et si on changeait ça ?

Plus facile qu’à faire ? On est d’accord. D’autant qu’il n’est pas toujours simple de repérer les signes d’un mal-être, que ce soit sur notre propre personne, comme chez nos proches. Mais certains indices ne trompent pas. Sur le plan physique, les troubles de santé mentale se répercutent directement sur le corps. Côté émotionnel : moral au plus bas, coup de déprime, irritabilité, l’anxiété prend le dessus. Des signaux qui peuvent conduire à un isolement social, une perte d’intérêt au quotidien, voire des comportements à risque.

Encore trop de tabous et de non-dits

Et malgré l’ampleur et la gravité de ce phénomène, la santé mentale reste un sujet tabou, que l’on évoque encore à demi-mot. Pourquoi ? Tout simplement parce que dire que ça ne va pas, c’est mal perçu. Encore aujourd’hui, admettre que l’on soufre de troubles psychiques ou mentaux est trop souvent considéré comme un signe de faiblesse. Mais cette idée reçue, c’est la société qui nous l’a inculquée, et il est grand temps de changer les mentalités et déconstruire les diktats.

Même si la santé mentale mériterait d’être sur le devant de la scène, on observe tout de même heureusement un changement progressif, une libération de la parole ces dernières années. La raison est simple : cette génération en souffre, mais cherche aussi à aller mieux. Prenons un exemple concret : les réseaux sociaux. Eux qui n’existaient pas, il y a encore quelques décennies, et sans lesquels on vivait parfaitement bien, occupent aujourd’hui une place centrale dans la vie de nombreux jeunes. Et avec eux, une comparaison permanente avec des images de vies parfaites qui défilent sur nos écrans. Et quand on n’arrive plus à prendre du recul, c’est un cercle vicieux : perte de confiance en soi, dévalorisation, jalousie, baisse de moral… Une spirale négative dans laquelle il est parfois difficile de sortir.

Si les études montrent que les jeunes sont principalement touchés par ce phénomène, les adultes ne sont pas épargnés. Pression professionnelle, charge mentale, hyperconnexion… Tout s’accumule, sans même s’en apercevoir, jusqu’à épuisement. Bien sûr, d’autres évènements peuvent aggraver la situation : problèmes financiers, tensions familiales, deuils ou ruptures amoureuses sont des épreuves qui, mises bout à bout, peuvent devenir trop lourds à porter, surtout pour une seule personne.

Parler de la santé mentale : pourquoi est-ce essentiel ?

Aborder la santé mentale, c’est briser un tabou qui a la peau dure. Ce n’est pas se plaindre ni dramatiser : c’est simplement reconnaître que chacun de nous porte une charge émotionnelle, difficile à gérer au quotidien. En parler ouvertement, c’est déjà un premier pas pour prendre soin de soi. C’est aussi tendre la main aux autres et participer à la construction d’un environnement plus sain, que ce soit en famille, entre amis ou au travail.

Longtemps reléguée au second plan, la santé mentale trouve enfin sa place dans les conversations. Médias, réseaux sociaux, entreprises, influenceurs, livres, podcasts… peu à peu, tout le monde s’empare du sujet. Chacun apprend à l’accepter dans notre société, non plus comme une honte. Et c’est tant mieux. Car plus on en parle, plus on apprend à écouter, à comprendre, à soutenir. Mettre des mots sur ce que l’on ressent, c’est déjà normaliser les émotions et briser les non-dits.

Sortir du silence, enfin

Rappelons-le encore une fois : il n’y a aucune honte à ne pas aller bien. Pourtant, combien préfèrent encore garder le silence, par peur d’être jugés ou incompris ? Oser dire « je ne vais pas bien », c’est ouvrir la porte au dialogue, à l’empathie, à une écoute vraie. C’est un acte de courage, mais aussi un pas vers plus envers soi-même… et envers les autres. Parler, c’est déjà commencer à guérir.

En parler, c’est aussi le meilleur moyen de faire de la prévention. Pour ses proches, pour ceux qui n’ont pas encore trouvé les mots ou qui ont simplement peur de les prononcer, et tous ceux qui ne savent pas par où commencer. Le plus important, c’est de ne pas rester seule. Si vous sentez que le moral flanche, que l’anxiété prend trop de place ou que vous n’arrivez plus à faire face, n’attendez pas pour demander de l’aide.

Psychologues, psychiatres, groupes de parole ou consultations en ligne : il existe des solutions adaptées à chaque situation, chaque besoin et chaque histoire. Parfois, une seule conversation peut suffire à alléger le poids qu’on porte. Et ça, c’est déjà un grand pas.