Historiquement, ce sont les hommes qui détiennent la palme d’or de visionnage de pornographie et de masturbation. Mais ces 20 dernières années, l’écart s’est considérablement réduit avec le pendant féminin. 70 % des femmes déclarent aujourd’hui avoir déjà regardé du porno. Un sujet qui aujourd’hui est de moins en moins tabou.
La libération de la parole
Depuis une dizaine d’années, il n’est plus rare d’entendre au détour de conversations, d’un verre ou d’un café, les mots “masturbation” et “pornographie” de la part d’un public féminin. D’ordinaire chasse gardée ou running gag chez les hommes, ces sujets sont aujourd’hui de plus en plus évoqués chez les femmes.
Une libération de la parole, mais également une réappropriation de la chose s’est faite depuis quelques temps. Ces thèmes qu’elles considéraient auparavant comme dégradants, aujourd’hui sont affirmés, en particulier par les femmes.
Amplification par les réseaux sociaux
Ce qui démontre cette libération, c’est l’amplification sur les réseaux sociaux. Au-delà des sites traditionnels pornographiques, de nouveaux canaux érotiques sont nés. Onlyfans, Titkok érotisé, X (ex-Twitter) : des plateformes qui, malheureseument, sexualisent la femme. Donc en parler, c’est aussi faire un contre feu. Que le narratif puisse changer de camp.
L’impact culturel du mouvement Me Too
Le mouvement a permis à beaucoup de femmes de parler publiquement de leurs expériences sexuelles (consenties ou non), ce qui a contribué à libérer la parole sur d’autres aspects de la sexualité, y compris la consommation de porno et la masturbation.
On a vu apparaître plus d’études, articles et témoignages sur la sexualité féminine après 2017, et les médias ont davantage traité ces sujets sans les juger.
Dans la foulée, de nouvelles plateformes de pornographie « féministe » ou « éthique » ont gagné en visibilité (Ex : Erika Lust), souvent portées par des discours féministes liés à la prise de pouvoir des femmes sur leur sexualité.
