Difficile de passer à côté des pubs sur le self-love ou “l’amour-propre”. Ces campagnes médiatiques qui vendent l’amour comme quelque chose que l’on peut se donner soi-même interviennent dans un contexte de libération de la parole féminine, qui opère depuis déjà une dizaine d’années.
Une prise de conscience collective
L’amour, depuis toujours, nous est vendu comme un concept que l’on pouvait avoir qu’à deux. Le mariage, le pacs, le concubinage, (le plan à 3…) , bref toujours à plusieurs, jamais seul ! Mais la donne a changé : depuis quelques années, on observe un changement de comportement. De plus en plus se rendent compte que la vie est trop courte pour attendre l’approbation ou l’amour de quelqu’un pour avancer.
Les réseaux sociaux aussi ont contribué à cela : les expériences amoureuses des uns éduquent les autres. Les histoires ou l’un des deux partenaires fait part de son manque de dignité pour l’autre pousse les autres à faire mieux dans leurs relations. Une étude du Pew Research Center, un think tank américain, a observé que 27 % des adultes en ligne estiment qu’internet a eu un meilleur impact sur leur relation.
Les expériences parentales aussi ont fait leur travail. Beaucoup veulent briser le cycle transgénérationnel compliqué, voire chaotique, qu’ils ont connu avec leurs parents, en écrivant leur propre histoire d’amour, aussi différente puisse-t-elle être.
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Conséquence “Me Too”
Le mouvement MeToo est un mouvement des droits des femmes popularisé depuis l’affaire Weinstein en octobre 2017. Ce mouvement a encouragé la libération de la parole féminine, mais permis aux femmes de se réapproprier leurs corps et leurs féminités. Ôter la culpabilité permet aux femmes de se rendre compte de leur valeur et de ne plus jamais accepter les bêtises d’avant. Et surtout, d’accepter d’avancer seule, en se donnant l’amour qu’elles méritent, sans l’attendre de quelqu’un d’autre. MeToo a eu un impact direct sur le self love. Du moins de manière indirecte.
Cette question du “self-love” relance indubitablement la question du “self-esteem”. L’injonction voudrait que ce soit le nouvel ordre commun. Or, on pourrait plutôt le voir comme une révolution silencieuse.
